top of page
Rechercher
Franziska Becker

L'esclavage moderne est le prix à payer pour le paradis glamoureux de Dubaï

Un aimant pour les influenceurs et les entrepreneurs, une ville de superlatifs : le plus grand jet d'eau du monde, le plus haut bâtiment du monde, l'une des plus grandes galeries marchandes du monde, la police roule en Lamborghini. Dubaï, apparemment un paradis au milieu du désert. Mais comment la ville du désert a-t-elle pu connaître un tel succès ?


Le côté obscur de ce succès est la répression systématique des salariés à Dubaï. De nombreuses personnes originaires d'Indonésie, du Népal ou d'Éthiopie sont attirées dans la métropole avec l'espoir de trouver du travail. Dans plusieurs pays du Golfe, ils représentent environ 95% de la main-d'œuvre - un esclavage moderne à grande échelle. Dès leur arrivée, leur passeport leur est retiré afin de les priver de la possibilité de postuler sur place pour des emplois alternatifs et surtout de rendre leur retour impossible. Il est devenu impossible pour beaucoup d'entre eux d'échapper au système. Ils sont alors affectés à des chantiers de construction afin de mener à bien des projets démesurés, commandités de manière totalement arbitraire par le souverain de l'émirat de Dubaï et Premier ministre des Émirats arabes unis Mohammed Bin Rashid Al Maktum.

Les mesures de sécurité sur le chantier sont quasi inexistantes, au moins 880 personnes y meurent chaque année. Des conditions de travail inhumaines, des heures supplémentaires jusqu'à l'effondrement, même pendant les mois les plus chauds, et des agressions sexuelles font partie du triste quotidien (1). Le salaire moyen après conversion est d'environ 160€ par mois, mais souvent ce salaire est versé en retard voir pas du tout. Les supérieurs ne cessent de faire patienter les employés, sachant qu'ils sont de toute façon liés à eux sans possibilité d'identification. En cas de maladie, les employés ne reçoivent aucune aide financière et doivent payer les traitements de leur poche, ce qui les oblige souvent à contracter des crédits auprès de leurs employeurs. Les travailleurs ne peuvent absolument pas se permettre d'avoir leur propre logement, si bien qu’ils sont confinés dans des chambres ridiculement petites.


Le secteur du batiment a également des conséquences dramatiques pour l'environnement. Le plus grand bâtiment du monde, le Burj Khalifa, avec ses formes pointues caractéristiques, n'est même pas raccordé au système d'égouts, tout comme de nombreux autres bâtiments. Cela signifie que des camions doivent évacuer les eaux usées et les matières fécales. Les chauffeurs ne sont toutefois pas payés à l'heure, mais au chargement, et le grand nombre de camions nécessaires à l'évacuation provoque de longs embouteillages (2). Pour y échapper et obtenir un meilleur paiement, les chauffeurs vident de plus en plus leurs cargaisons dans les eaux publiques, ce qui nuit dramatiquement à l'environnement.



L'énorme production de pétrole a également un impact négatif sur le climat à l'échelle mondiale et les influenceurs sur le terrain ne montrent pas ces réalités. En effet, la licence d'influence de l'État "National Media Council" leur interdit de s'exprimer de manière critique sur le pays. Ils mélangent les avantages de leur pays d ́origine et de Dubai : Ils vivent des offres financières et matérielles de leurs partenaires publicitaires et utilisent pour cela leur portée de leurs pays d'origine, souvent occidentaux, mais ne doivent pas payer d'impôt sur le revenu en contrepartie - celui-ci n'existe en effet pas à Dubaï (3). D'autant plus que sur place, les médias sont fortement réglementés, y compris les réseaux sociaux. Les déclarations critiques envers le régime peuvent entraîner des coups de fouet, voire des peines de prison. Amnesty International et Humanrights ont depuis longtemps fait état de prisons surpeuplées en raison de détentions arbitraires, de tortures, de mauvais traitements et de discriminations systématiques. Ce n'est que depuis 2018 que les femmes sont autorisées à conduire à Dubaï, donc vu les conditions socials c ́est pas du tout un état moderne. Des condamnations à mort sont encore exécutée saujourd'hui (4). L'un des cas de maltraitance les plusconnus provient de la famille royale elle-même. En effet, lorsque la princesse Latifa a tenté de s'enfuir en 2018, elle a été reprise par des collaborateurs de son père et autocrate du pays (5). On n'a alors plus entendu parler d'elle pendant longtemps, jusqu'à la publication en 2021 de vidéos qu'elle a secrètement rendues publiques, relatant les terribles conditions dans lesquelles elle vit et est enfermée. Son père l'a terrorisée, enfermée et torturée. Il n'hésite pas à tuer des gens pour protéger son image.


Cependant, toutes ces vérités ne se voient pas dans les stories Instagram étincelantes des influenceurs locaux, qui continuent d'attirer des entrepreneurs et des touristes dans la métropole, rendant ainsi la ville toujours plus riche et permettant à l'esclavage moderne de continuer.


Article par Franziska Becker



(1) https://www.tageblatt.lu/nachrichten/sklaverei-in-der-luxuswelt-22608475/

(2) https://www.focus.de/wissen/videos/dubais-schattenseite-dubai-hinter-den- kulissen_id_5854363.html#:~:text=Diese%20Tankfahrzeuge%20transportieren%20die%20F%C3%A4kalien,wah rscheinlich%20l%C3%A4ngste%20Tankfahrzeugschlange%20der%20Welt.

(3) https://www.br.de/nachrichten/deutschland-welt/dubai-ein-sehnsuchtsort-und-die- menschenrechte,SQbP8Zv

(4) https://www.amnesty.de/informieren/amnesty-report/vereinigte-arabische-emirate- 2021#:~:text=Die%20staatlichen%20Stellen%20begingen%20weiterhin,auf%20Gesundheit%20wurde%20teilwe ise%20erf%C3%BCllt.

(5) https://www.zeit.de/politik/ausland/2021-07/dubai-prinzessin-latifa-al-maktum-flucht-pegasus- ueberwachung-smartphone/komplettansicht

0 commentaire

Comments


bottom of page